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Les oiseaux des gorges de la Loire

Sur les 216 espèces d’oiseaux inventoriées dans le département de la Haute Loire, 110 se rencontrent plus ou moins régulièrement dans la Haute Vallée de la Loire.
Dans le souci d’éviter le traité ornithologique, seules les espèces les plus représentatives des gorges (et non de toute la tête de bassin) seront présentées en détail. D’autres seront simplement citées. Les observations présentées concernent essentiellement le secteur entre le Serre de la Fare et Goudet, et résultent de plusieurs années de terrain.

Les oiseaux des milieux aquatiques

Parler des gorges de la Loire, c’est parler avant toute chose de la rivière et de ses habitants.
La Loire dans le secteur étudié, est un cours d’eau à régime torrentiel sur lequel s’établissent –à demeure ou temporairement- des oiseaux aquatiques.

Les trois espèces les plus caractéristiques sont le Cincle, le Chevalier guignette et la Bergeronnette des ruisseaux. Tous trois sont des éléments typiques des cours d’eau des étages collinéen et montagnard, même s’il arrive à la Bergeronnette de s’éloigner parfois des rivières.

La population de Cincles plongeurs de Haute Loire s’élève à 2000 couples environ. Ce nombre place la région dans le groupe restreint des départements qui en hébergent beaucoup. Les deux raisons essentielles à une si bonne représentation sont l’importance du réseau hydrographique (plus de 3500km de rivières) et la qualité généralement bonne des eaux. Dans la Haute Vallée de la Loire, entre seulement le Serre de la Fare et Goudet, une vingtaine de couples se reproduisent (en Haute Loire, les Cincles ont un territoire de 1000 à 1200 mètres de long). Les oiseaux profitent des nombreux rochers ayant leur base dans l’eau pour accrocher leurs nids.
Photo le cincle plongeur
Les Cincles, qui se nourrissent de la microfaune aquatique, ont besoin d’eaux limpides et peu profondes car ils chassent à vue. La Loire, dans les gorges, leur offre des eaux claires et quantité de hauts fonds où les proies sont facilement accessibles. Le Cincle est un oiseau fragile car hyperspécialisé. Les activités humaines peuvent avoir des conséquences dramatiques sur l’espèce. L’augmentation de la turbidité (entretenue par une gravière par exemple), les pollutions accidentelles, l’essor des activités ludiques de rivière (canoë, rafting) constituent autant de facteurs d’agression.

Le Chevalier guignette côtoie souvent le Cincle sur le cours de la Loire. Ce limicole montre un penchant pour les vallées encaissées et les parties de ruisseaux abondamment pourvues en rochers émergeant des courants. Entre le Serre de la Fare et Goudet, la population de Chevaliers guignettes nicheurs est de l’ordre de 10 couples, soit un couple pour 2 km de rivière. Dans l’ensemble, les oiseaux ne cherchent pas à s’aventurer sur les ruisseaux adjacents comme l’Holme, le Bethe et la Beaume. Par contre, certains remontent quelque peu le cours de la Gazeille. Les exigences écologiques du Guignette font de lui un oiseau peu abondant en France.  Sur les rives de la Loire, il recherche les espaces nus à galets, blocs et sable, les berges érodées par les crues où s’installe une maigre végétation pionnière au sein de laquelle il peut chercher divers animalcules.
A n’en pas douter, le Chevalier guignette est un des dix joyaux ornithologiques des gorges.

La Bergeronnette des ruisseaux est, elle aussi, bien représentée même si les densités de la vallée ne sont pas exceptionnelles (un couple pour 1000 mètres de rivière). Comme les deux espèces précédentes, elle est inféodée aux régions de montagnes.

A côté de ces trois espèces, se rencontrent d’autres oiseaux moins typiques des cours d’eau de montagne (nicheurs ou de passage) mais tout aussi intéressants :

Le plus beau d’entre eux est sans aucun doute le Martin -pêcheur. En aval de Coubon, le peuplement de cet oiseau est relativement dense, surtout dans le bassin du Puy-Emblavès. En amont du rocher de St-Blaise vers Cussac, les densités diminuent sensiblement. Les gorges de la Loire ne sont habitées que par trois couples.
La raison première à cela est la difficulté qu’ont les oiseaux pour trouver des berges meubles susceptibles d’être creusées afin de nicher. Le Martin-pêcheur, bien que non caractéristique de cette partie-ci du cours de la rivière, remonte la Loire jusqu’au pont de Salette.

Le Héron cendré, quant à lui, surprend toujours lorsqu’on le voit s’envoler d’un piton granitique ou passer nonchalamment au ras des plateaux alentours. Officiellement, il ne niche pas dans les gorges. Toutefois, en raison de l’accroissement démographique que connaît l’espèce et de l’expansion actuelle de son aire de répartition, il n’est pas impossible que des couples isolés se reproduisent en amont de Cussac. Le haut cours de la Loire est avant tout regardé par les Hérons comme un lieu de pêche.

La Loire est aussi utilisée comme refuge temporaire par d’autres oiseaux.

Le Grand Cormoran même s’il s’aventure peu dans les gorges, a pu être observé à l’automne sous Onzilhon. Sa présence hivernale devient de plus en plus régulière ces dernières années.

Pour sa part, le Balbuzard ne fait que passer sur le haut cours de la Loire. Ce rapace piscivore s’observe surtout au printemps (mi mars à fin avril) lors des mouvements de remontée. Dans le département, il utilise la Loire et l’Allier comme lignes directrices de migration. Bien que plusieurs contacts aient eu lieu en amont de Cussac, cet oiseau fréquente plus volontiers l’Allier. Il se peut que le Balbuzard répugne à emprunter les vallées trop étroites qui peuvent engendrer une impression d’insécurité.

Enfin étant donné que les larges zones d’eau calme dans un paysage ouvert, font défaut dans les gorges, l’hivernage d’oiseaux aquatiques comme les Anatidés est rendu impossible.
Le seul hivernant régulier non nicheur, peu fréquent au demeurant, est le Grèbe castagneux. Cet oiseau , qui est souvent confondu avec un canard minuscule, évite les rapides. Il se cantonne dans les zones où le courant est moindre et où la profondeur est importante. On peut l’observer régulièrement au pont de Chadron, sous le Serre de la Fare, dans le méandre de Vazeilles, en aval du pont de Goudet…

Les oiseaux des milieux rupestres

Un des milieux parmi les plus intéressants des gorges est le milieu rupestre. La vallée dispose d’une foule de parois, clapiers, arêtes acérées et autres pitons.

Dans les rochers, vivent des espèces remarquables dont la plus prestigieuse est le Hibou grand-duc.

Ce superprédateur exerce une puissante fascination sur l’observateur averti et sur le profane. Il tire sa réputation mythique du fait qu’il est un nocturne de grande taille extraordinairement puissant, et également de l’étiquette de rareté qu’on lui a collé un peu excessivement.

Au début des années 1970, ne prétendait-on pas en effet qu’il ne restait qu’une cinquantaine de couples en France. En réalité, le Grand-duc n’est pas rare. Son statut de superprédateur, tout en haut des chaînes alimentaires, ne lui permet pas cependant d’avoir des populations importantes.

Le département de la Haute Loire, qui est un des hauts lieux de l’espèce en France et en Europe, accueille environ 70 couples. Ce nombre témoigne d’une belle richesse biologique enviée par bien des régions.

Entre le Serre de la Fare et Goudet, deux couples (peut-être 3) se reproduisent régulièrement. Quatre ou cinq autres vivent en périphérie de la zone et la fréquentent épisodiquement. Aussi paradoxal que cela semble, le Grand-duc ne cherche pas forcément les endroits les plus reculés. Globalement, on peut avancer qu’il visite tous les rochers des gorges comme en témoignent ses traces (fientes, pelotes de réjection, restes de proies), qui sont plus abondantes d’ailleurs pendant la période de dispersion des immatures.
Les oiseaux de la vallée chassent surtout sur les plateaux voisins. Dans l’ensemble, ils éprouvent quelques difficultés pour trouver des proies puisqu’ils sont parfois réduits à prendre des micro-mammifères. A l’occasion, certains n’hésitent pas à aller pêcher dans la rivière, utilisant une technique encore mystérieuse.
On ne saurait recommander de rester discret à propos de cette espèce. Sa popularité suscite des convoitises (voir l’oiseau, le photographier, trouver son nid etc) qui font son malheur. Une curiosité excessive est génératrice de dérangements fatals: elle peut anéantir en quelques instants tous les espoirs portés par la femelle couvant des œufs ou chauffant des poussins. Le meilleur service à rendre aux Grands-ducs est de leur laisser leur tranquillité et d’éviter toute publicité tapageuse les concernant. La présence de quelques couples dans et vers les gorges de la Loire justifierait une protection intégrale du site.

Autre résident spectaculaire des parois, le Grand Corbeau.

Plusieurs couples de ce Passereau géant fréquentent la vallée, sans tous y nicher. La zone accueille 3-4 paires reproductrices. Au moins 2 autres, venant de l’amont ou des vallées annexes, viennent hanter les lieux. Le Grand corbeau construit son aire dans une paroi et se nourrit soit au bord de la rivière, soit sur les plateaux, soit aussi sur les rochers profitant des restes de proies laissés par le Grand-duc.
Comme il possède un grand rayon d’action, il est toujours difficile de connaître avec exactitude la provenance des individus observés.
Avant les années 1970, l’espèce était peu fréquente en Haute Loire, vraisemblablement une quinzaine de couples. A partir de 1975, et pour des raisons mal élucidées, elle s’est mise à montrer d’étonnants signes de vitalité. En 1978, on recensait environ 30 couples. De 1978 à la fin des années 80, la population connut un boum démographique sans précédent si bien qu’en 1989, l’effectif s’élevait à 120 couples. Actuellement la tendance expansive s’essouffle dans le département (environ 150 couples).

L’Hirondelle de rochers est la troisième espèce des gorges liée aux sites rupestres.

En France, elle occupe une petite moitié sud du pays car elle recherche les régions à étés chauds, et dotées de façades verticales naturelles (falaises) ou artificielles (habitations).
Dans le département, elle est largement répandue, ce qui indique une certaine « méridionalité » de la Haute Loire. Si quelques couples construisent leurs nids hémisphériques de boue séchée sur des bâtisses (fermes, églises -Arlempdes par exemple), la grosse majorité occupe les rochers abrités des vents. Dans les gorges de la Loire, cette Hirondelle est bien implantée. Les petites colonies ou les couples isolés se rencontrent ça et là, à Goudet, au mas du Vernet, aux Ribeyroux, aux grottes de la Beaume, au Serre de la Fare. Plus facilement, on peut les observer dans la paroi en aval du pont de Chadron sur la rive droite.
Si dans les régions méditerranéennes, les Hirondelles de rochers arrivent à hiverner sur place, elles ne séjournent jamais dans les gorges de la Loire en permanence (présence de début Mars à fin Octobre).

Il convient enfin de mentionner deux hivernants typiques, exclusivement intéressés par ce type de milieu: le Tichodrome et l’Accenteur alpin. Ces espèces quittent les Alpes pour passer la mauvaise saison dans différentes zones montagneuses dont le Massif Central.

La vallée de la Loire s’avère particulièrement attractive pour le Tichodrome. L’oiseau est contacté avec régularité mais toujours en petits nombres. L’observer est un véritable plaisir: sa virtuosité d’escaladeur est extraordinaire et son plumage d’une grande beauté (corps gris souris, ailes rouge et noire). Les premiers individus se montrent peu avant la mi-octobre, ils restent jusqu’en mars voire pour les plus tardifs mi-avril.

L’Accenteur alpin occupe les éboulis et les arêtes granitiques saillant à flanc de vallée, plutôt que les falaises. Comme le Tichodrome, il se rencontre sporadiquement dans les gorges ( de la mi-octobre à la fin mai) en petits groupes parfois.

Il serait dommage de ne pas faire état aussi du Merle bleu. Ce méditerranéen typique, qui ne fait plus partie de l’avifaune nicheuse du département depuis 1899, a pu être observé en septembre 1980 au sud de Goudet. Sa présence tout à fait exceptionnelle témoigne de la position méridionale du département .

Les oiseaux des forêts

Dans les rares zones exposées au nord où se développe la hêtraie-sapinière, des oiseaux aussi typiques que le Pic noir et l’Autour des palombes sont notés au côté d’oiseaux plus modestes dont le Bouvreuil, la Mésange huppée et le Bec-croisé des sapins, tous éléments des forêts mixtes ou de résineux de l’étage montagnard.

Le Pic noir n’est présent qu’en petit nombre dans les gorges en raison du manque de biotopes favorables.
Les gorges ne sont habitées en effet que par moins de 7 couples nicheurs auxquels viennent se joindre parfois des individus en quête de territoire ou de nourriture.

L’Autour des Palombes est également attiré par les hêtraies-sapinières, mais uniquement parce qu’il cherche des sites frais disposant d’arbres avec de beaux fûts pour nicher. Il peut chasser dans tous les types de formations arborées, ainsi que dans les endroits semi-ouverts.
La population départementale de ce superprédateur est d’environ 120 couples, deux vivent dans les gorges de la Loire. Mais ils peuvent atteindre ponctuellement en Velay des densités parmi les meilleures d’Europe (14 couples sur 100 km²) ce qui traduit la grande valeur biologique du département.
Les Autours de Haute Loire basent leur régime alimentaire sur les Corvidés (Corneilles et Geais principalement), ils capturent aussi de nombreux autres rapaces (13% des proies). Ils pondent tardivement (date moyenne: le 19 avril) à l’instar des Autours finlandais!

Les oiseaux des landes et des friches

La végétation, en opérant une reconquête des terrains viticoles abandonnés, des prairies à ovins inutilisées et autres parcelles à sol peu profond, a favorisé le développement d’une bonne population de reptiles. L’expansion de ces animaux a été d’autant plus marquée que les serpents ont trouvé dans ces gorges biens exposées, des biotopes chauds et secs dotés de nombreux rochers pouvant servir d’abri ou de point de repos.
En outre, dans les gorges, le principal ennemi des reptiles qu’est l’homme est devenu quasiment absent.
Serpents et lézards servent de nourriture à divers rapaces dont la Buse variable (cet oiseau, grand amateur de reptiles en Haute Loire), le Milan royal et surtout le Circaète Jean-le-Blanc. A n’en pas douter, ce dernier a su tirer profit des zones délaissées suite à la déprise agricole que connaît la Haute-Loire. Notamment des zones difficilement accessibles ou ne se prêtant pas à l’exploitation agricole, dans les vallées de la Loire et de l’Allier.

Sur l’étendue des gorges de la Loire -entre Brives-Charensac et Lafarre, au moins neuf couples de Circaète Jean-le-Blanc nichent régulièrement dans les pinèdes, non loin de la bordure des plateaux, sur les zones bien exposées.
En plus du rôle de refuge pour la nidification, les gorges de la Loire assurent la fonction de réservoir de nourriture. Le Circaète Jean-le-Blanc chasse à flanc de vallée, dans la végétation parfois inextricables qui couvre les secteurs les plus arides. Les gorges font partie du territoire de chasse de plusieurs autres oiseaux qui se reproduisent dans les vallées adjacentes. Les versants sont exploités par trois autres couples venant des secteurs voisins.
Le Circaète est un des rapaces diurnes les moins abondants de France : 69-75 couples en Haute Loire, soit 1/15ème des effectifs français. Le département occupe la sixième place du classement par abondance et la troisième si on prend en compte la superficie.

Pour bien des raisons, le Circaète peut être considéré comme l’oiseau symbole de la Haute Loire. Il est à la fois le reflet de l’exode rural et le témoin de la persistance d’une belle santé écologique.

Avec le haut Allier, les gorges de la Loire sont un secteur particulièrement favorable pour le Bruant fou.

La densité de ce passereau amateur de coteaux rocailleux ensoleillés est localement élevée, voire exceptionnelle (surtout vers Goudet et St-Martin-de-Fugères).
En France, l’aire de répartition de l’espèce se limite aux montagnes de la moitié sud. La Haute Loire dispose de peuplements parmi les plus beaux du Massif Central.
La nécessité de conserver la vallée en état afin de préserver des milieux de grand intérêt, a déjà été évoquée à propos du Cincle et du Hibou grand-duc. Une remarque identique peut être formulée à propos du Bruant fou car l’oiseau n’est pas abondant au niveau national.

Les oiseaux des milieux cultivés

A la limite des friches et des terres agricoles, s’établit la Pie-grièche écorcheur.

En recul général sur la France, cet oiseau est très bien représenté en Haute-Loire, notamment dans les gorges, en bordure des plateaux. Entre Colempce et Onzilhon, il a été relevé une densité remarquable de 6 couples sur 1 km linéaire.
L’espèce trouve chez nous abondance de gros insectes (le fond de son alimentation), laquelle abondance dépend d’une part des étés chauds et secs du département, et d’autre part d’un usage assez limité des insecticides.

Vers Chadron, dans la partie centrale de la zone où se rencontre un bocage clair, apparaît la Huppe fasciée.

Malgré le handicap de l’altitude, cet oiseau est assez bien représenté en Haute-Loire, surtout dans les bassins, alors qu’on observe une baisse alarmante des effectifs nationaux.
Les Huppes n’ont jamais de peuplements denses. Pourtant deux couples ont pu être observés en 1981 nichant à 500m l’un de l’autre sous Archinaud. La Haute Loire se distingue par sa population d’altitude des Huppes. Des individus montent allègrement au dessus de 1000m dans la région de Saugues et de Landos. Ceci est curieux étant donné que l’espèce est habituellement regardée comme une habitante des plaines. Le couple trouvé à 1250m à Champclause (hauts plateaux du Mézenc) doit probablement figurer au palmarès des records européens.

Le Moineau soulcie a été rencontré sur la commune du Brignon ainsi que vers Onzilhon.

La présence de ces oiseaux permet d’agrandir la limite d’un des six foyers départementaux de peuplement (centré sur Cussac).
Le Moineau soulcie retient toujours l’attention de l’observateur. C’est une espèce héliophile qui vit sur le pourtour méditerranéen; son aire de répartition en France coïncide assez bien avec la zone des 2000 heures d’ensoleillement.
La Haute-Loire se situe non loin de la bordure septentrionale de la zone d’ensoleillement et la population locale consiste en de petites colonies éparses.

Enfin, dernière espèce méritant attention, le Bruant proyer.

Un seul point est connu dans la vallée même, vers Colempce. Quatre foyers de peuplement ont été déterminés en Haute Loire.
Le plus vaste est celui des plateaux du Devès formé lui même de 4 sous-ensembles dont celui du Brignon auquel appartiennent les oiseaux de Colempce.
Comme la Huppe, le Proyer a la réputation de vivre en plaine. Or la population du Devès est une population d’altitude. Tout se passe comme si en Velay, l’espèce préférait s’installer au dessus de 800m.

Ce bref panorama ornithologique, rappelons-le, ne concerne pas toutes les espèces des gorges, à peine le tiers des espèces ont été citées. Il faudrait parler du rare Venturon montagnard qui se montre parfois en hiver, du Merle à plastron faisant des haltes impromptues au printemps (pont de Chadron) en route pour les zones frontalières entre la toundra et la taïga, du Faucon pèlerin, ou encore du Pouillot de Bonelli.
Tous, aux yeux de l’observateur expérimenté, témoignent de l’indiscutable valeur biologique des lieux. Les gorges de la Loire sont à l’interface des régions tempérées et méditerranéennes.
Les peuplements ornithologiques tirent leurs particularités de cette caractéristique géographique conduisant au mélange d’espèces méridionales et d’autres à tendance septentrionale. De plus la présence de nombreux rochers ainsi que celle du cours d’eau retient des oiseaux typiques dont la répartition et le nombre sont réduits en Europe occidentale.
L’intérêt de la zone est à rechercher dans la structure et la diversité des communautés ornithologiques, dans l’abondance en rapaces, dans l’existence d’espèces aussi peu répandues que le Cincle, le Hibou grand-duc, le Bruant fou, plutôt que dans la présence de telle ou telle espèce exceptionnelle.
Les milieux et le cadre montagneux des gorges de la Loire en font un refuge qu’il convient de conserver en état.

Sources/Bibliographie :

Joubert Bernard. 1992. Oiseaux du Massif Central, une avifaune de Haute Loire. CPIE du Velay.

Joubert Bernard. 1992. Les oiseaux des gorges de la Loire. Richesses de la Haute Vallée de la Loire, 14 sentiers de petite randonnée. SOS Loire Vivante (épuisé)

Joubert Bernard. 1995. Avifaune du haut bassin de la Loire. DATAR et Nature Haute Loire.

L'Exposition sur la Vallée

Composée de 10 panneaux, cette exposition présente toutes les richesses de la Haute Vallée de la Loire. Possibilité de location.

Randonnées « buissonnières »

Nous vous proposons ici 10 sentiers sauvages pour découvrir la Haute Vallée de la Loire.